Nous avons parlé dernièrement de Dodos riding dinos en mentionnant le parallèle fait avec Mario kart et la nostalgie que ça pouvait inspirer. C’est un peu avec la même émotion que j’ai appris la sortie d’un jeu sur le thème du petit hérisson bleu supersonique.
Sonic super teams, c’est donc un jeu de course qui parlera aux enfants, mais surtout aux grands enfants qui ont grandi dans les années 90, les mains agrippées aux manettes de leur Master System ou leur Megadrive.
C’est carrément trop kawaï !! 🤩
Ou trop mignon en français ! Dans la boîte, vous trouverez 8 petites figurines des amis ou adversaires de Sonic. Déjà peintes, elles jouent un rôle prépondérant dans le fan service et j’y ai succombé immédiatement. L’immersion est très rapide. J’avoue ne pas être totalement au fait du lore autour du hérisson, et qu’hormis Tails le renard et Knuckles “le méchant” rouge, je n’ai aucune idée de l’identité des autres protagonistes. Cela n’est pas si important que cela car les personnages n’ont pas de pouvoirs spécifiques. En revanche, on peut regretter un petit manque de lisibilité : repérer facilement les équipes de certains personnages n’est pas immédiat. Ce sont les couleurs des socles qui définissent leur appartenance et celles-ci ne sautent pas toujours aux yeux par rapport à l’habillage dominant du personnages. Mais on s’y habitue.
Le plateau n’a rien de révolutionnaire mais on retrouve tout l’esprit des premiers niveaux “Green Hill” des jeux vidéos. Les cases pièces, pics, looping, bonus, etc… Pour un peu, on entendrait presque la voix métallique criant “SEEEEGAAAAA” à l’allumage de notre console rétro.
Enfin, les cartes, bonus ou course, sont lisibles et claires, à défaut d’être originales. Là encore, il existe une carte bonus “collectif” à mélanger aux cartes courses au départ, et on regrettera qu’elle soit si reconnaissable dans le tas. Je me retrouve à mélanger en évitant de regarder le paquet pour ne pas m’arrêter volontairement dessus, et c’est assez dommage niveau édition. Si l’idée était justement de donner un bonus à chaque joueur dès sa distribution, des alternatives existaient sans doute.
A part ces quelques détails qui ne nuisent pas à l’expérience de jeu, le tout est plutôt harmonieux et uniforme.
Encore un jeu de course ?
Et oui, ce n’est pas vraiment le type de jeu qui manque sur le marché. Pourtant, il y a toujours des mécaniques à exploiter et SST trouve le moyen de se rendre intéressant. Mais en même temps, pouvait-il en être autrement avec Sonic, le hérisson le plus rapide de l’univers ? Le but du jeu est évident : faire passer la ligne d’arrivée aux deux personnages de son équipe.
Niveau mécanique, les personnages vont avancer selon les valeurs indiquées sur les cartes de couleur correspondantes à son équipe. Numérotées de 1 à 6, il y en a deux de chaque couleur, soit 12 cartes par équipe.
Sur tout le parcours, des bonus et des pièges sont placés. Les pièces permettent de doubler la valeur de son déplacement, les loopings doivent être passés intégralement sous peine de revenir en arrière, les boîtes surprises offrent des cartes bonus et les pics réduisent le déplacement suivant à une seule case, quelque soit la valeur de la carte jouée. Niveau thématique, on est à fond dans le jeu vidéo et c’est vraiment excellent !
Chaque joueur va recevoir 6 cartes au début d’une manche, et devra les jouer tour à tour. Là où ça se complique, c’est qu’on aura aussi bien des cartes pour faire avancer nos personnages que certaines autres pour déplacer ceux des adversaires. Et c’est là que Sonic Super Team dévoile son caractère totalement fourbe ! On va prendre un malin plaisir à déplacer les bonhommes adverses sur des pics, à leur faire rater des bonus, à utiliser les cartes les plus fortes quand les déplacements sont réduits, etc… Evidemment, les autres joueurs ne vont pas être en reste, et vous les rendront bien. Conserver ses cartes de forte valeur pour les utiliser au moment opportun fera toute la différence. Ce mélange de vice, d’opportunisme et d’absence de contrôle rend le jeu terriblement fun à jouer.
Des parties enflammées, coup bas autorisés !
Ce qui saute aux yeux dans une partie, c’est que la bienveillance ne paiera pas. Derrière des règles simples accessibles aux plus jeunes et un matériel kawaï, tout dans le jeu vous suggère d’être fourbe et d’ennuyer les autres joueurs. Cela mène à des coups d’éclats et des chouineries magistrales. C’est assez important à préciser car les enfants ne comprendront pas toujours l’acharnement qui leur est fait. Pour prendre l’exemple des parties avec mon fils de 8 ans, il faut faire preuve de pédagogie pour expliquer pourquoi son papa sourit à l’idée de l’envoyer sur des pics. Ou encore, pourquoi je m'amuse à jouer des cartes pour volontairement lui faire rater des bonus.
En revanche, il est assez rare d’avoir un joueur complètement à l’ouest pendant que les autres caracolent en tête. C'est plutôt appréciable. L’avance prise par un joueur pendant une manche est bien souvent compensée lors de la manche suivante ce qui équilibre le tout. En revanche, attention aux arrivées sur le fil, quand la partie se joue à une carte près. Chouineries mémorables entre adultes mais frustration garantie avec des enfants !
Fan service seulement ou tout public ?
J’imagine que le thème de Sonic ne parlera pas à tout le monde. Pourtant, la proposition ludique est vraiment intéressante. On est loin d’un énième jeu à licence plaquée. Cependant, la cible est-elle réellement les enfants ? Si ceux-ci pourront jouer facilement, la plupart manqueront vraisemblablement (et heureusement) de vice lors des parties en famille avec des adultes.
En revanche, entre potes, le fan service fonctionne à merveille et le plaisir de se mettre des bâtons dans les roues est excellent. Si le jeu est tout à fait jouable à deux (chacun contrôle deux équipes), il sera beaucoup plus intéressant à partir de 3 pour ne pas avoir ce côté acharnement sur un seul joueur. Avec tout les arguments énoncés, Sonic Super Teams est une des bonnes surprises de l'été chez nous. D'ailleurs je vous laisse, Tails m’appelle pour une revanche !
jujuOB
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