top of page
IMG_3170 2_edited_edited.jpg
  • Photo du rédacteurjujuOB

Too Many Bones

Dernière mise à jour : 6 mars 2023

Too Many Bones est un jeu d'aventure dans lequel vous incarnez un ou plusieurs Gearlocks et tentez de combattre les monstres des environs. A l'heure où ces lignes sont écrites et publiées, il reste quelques jours avant la fin de la campagne pour se procurer l'extension Undertow ainsi que le jeu de base, en rupture dans presque toute les boutiques. Pour se faire une idée de l'ambiance du jeu lors d'une première partie, en voici un aperçu: plongez en immersion avec jujuOB

Note : l'article se compose de deux parties distinctes. Dans la première, j'essaye de transmettre les sensations vécues lors de la toute première expérience avec les Gearlocks. Dans la seconde, je m'attarde plus sur les mécaniques et j'essaye d'émettre un avis contrasté permettant à chacun de se faire une idée sur le jeu et ses attentes. Bonne lecture.


**Ma première partie : Too Many Bones**


**Avant de partir**


Too Many Bones, localisé par Lucky Duck Games, c'est avant tout un jeu CTG : comprendre Chip Theory Games. Cette société a fait sa renommée sur la qualité du matériel associé à ses jeux, en particulier les jetons. D'où son nom (ndlr : chip = jeton en anglais). Pour ma première incursion dans cet univers, qu'en est-il réellement ?


C’est Byzance sur la table ! Des jetons poker aux tapis néoprènes en passant par les boîtes de dés colorés, je ne sais plus où donner de la tête. Pourtant, cela fait des jours que je me prépare à ce voyage : règles touffues lues et (mal) digérées, saupoudrées d’un flux (non) continu de vidéorègles. Pourtant, je reste fébrile avant l’aventure : suis-je réellement prêt à ce qui m’attend ?


J’ai suivi les conseils des auteurs : je démarre ma première partie solo avec un unique personnage, Sparadoc, le Gearlock médecin. Partir ferrailler contre des monstres avec des seringues et une boîte de dolipranes semble un conseil plutôt étrange mais soit !


Niveau antagoniste, un gros troll costaud un peu idiot, Miam, tyrannise une région de notre royaume et quelqu’un doit s’en occupe. Vu la taille du bestiau, 2 points de vie supplémentaires dès le départ ne seront sans doute pas de trop, malgré ma capacité à me régénérer d’un point au début de mon tour. Un point d’entraînement de plus en attaque et je finalise mon paquetage. C’est parti pour 8 jours de camping en solo dans les bois.


**Un voyage inattendu (mais pas de hobbit pour autant)**


Le voyage débute tranquillement. C’est un peu étrange car en lisant les cartes aventures, j’ai l’impression d’avoir un narrateur qui raconte mon histoire au début de la journée. Comme une petite voix dans la tête qui m’annonce ce qu’il va m’arriver. Cela n’est pas si désagréable et me plonge dans l’ambiance de ce monde hostile !


Au premier jour, j’en profite pour m’exercer avec mon épée et mon bouclier pour améliorer ma dextérité. Par hasard (ou pas), j’entre en possession de deux butins à utiliser plus tard dans l’aventure. L’un me permet de lancer 2 dés de plus, je compte bien le garder jusqu’au dernier combat !


Au deuxième jour, deux petits monstres tentent une escarmouche. Des gardes non loin me proposent un peu d’aide que j’accepte bien volontiers, après mûres réflexions. Les volées de flèches qui s’abattent sur ce troll et ce kobold m’aident grandement à mettre fin au combat mais j’ai l’impression que j’aurais pu m’en sortir seul et progresser un peu plus. Ce n’est que partie remise. Le troisième jour n’est que formalité et j’en profite pour récupérer des items consommables pour me régénérer et des seringues empoisonnées !


Dès le quatrième jour, les choses se corsent. Quatre vilains me barrent le passage. Des dragons m’attaquent de loin pendant que je croise le fer avec des orques au corps à corps. Je ne suis pas sûr d’être déjà assez équipé pour faire face, mais je me bats courageusement. Heureusement, Sparadoc récupère un PV à chaque fois que son tour revient. Les os s’accumulent et je suis déjà obligé d’avoir recours à mes fléchettes empoisonnées que je pensais garder pour Miam. Mais ma survie en dépend. Au bout d’un combat qui a un peu trop duré, Sparadoc finit par donner le coup de grâce au dernier monstre encore en vie. Victoire ! J’ai l’opportunité d’explorer un peu mais la sagesse me fait me reposer pour remonter mes PV qui s’étaient dangereusement envolés. Et dire que ce n’est que le milieu de l’aventure...


Bizarrement, les jours suivants furent plus tranquilles. Une rencontre avec un marchand au cinquième se finit par un combat contre seulement 2 « loups ». Mais je dois mettre à mort mon premier méchant de force 5 et je suis forcé de constater qu’ils ont la peau dure. Les premiers coups d’estoc n’atteignent pas toujours leurs points vitaux et le combat semble s’éterniser. Surtout qu’il faut faire face à ce petit kobold qui semble inoffensif mais vient m’attaquer dans le dos en bonne petite crapule qu’il est ! Là encore, Sparadoc s’en sort, non sans mal, et continue sa progression. Il est temps de prévoir des nutriments pour se régénérer et des toxines pour empoisonner mes ennemis, avec toujours Miam en point de mire.


**La désolation de Sparadoc**


L’espace-temps paraît se distordre dans cette forêt et le sixième jour semble être passé à vitesse grand V (au point de ne pas en avoir souvenir !) quand le jour 7 se lève. Demain, il sera temps de combattre Miam pour mettre fin à sa tyrannie. Au hasard d’un chemin, je croise un dernier groupe de monstre. Neuf point de vilains à combattre, cela donne un monstre de force 5 et quatre de force 1. Seuls quatre seront engagés face à moi, c’est déjà bien assez. Je suis au corps à corps mais me fait canarder de loin par de maudites bêtes écaillées. Les coups pleuvent pendant que les jetons rouges volent en éclat. Le pauvre médecin que je suis se demande dans quelle histoire j’ai bien pu m’engager. Je me défends bec et ongles, mais rien n’y fait. Le dragon a la peau toujours plus dure, alors que je suis dépassé par les petits sbires qui m’assaillent de part et d’autre. Surtout cette saleté d’archer qui lance de plus en plus de flèches au fur et à mesure des manches. J’ai commis une erreur, j’aurais dû m’en débarrasser en priorité !


Vaillamment, je défais quand même 2 de mes adversaires, mais finis par perdre mon dernier point de vie pour rentrer tristement chez moi, le poids de la défaite sur mes épaules meurtries et l’impression (tout à fait réelle) que ce combat ne m’a rien appris. Au sens propre comme au figuré.


La nuit passe, et le jour se lève sur cette contrée hostile. J’entends les tambours au loin, on dirait que Miam m’attend. Courageusement, je prends mon baluchon, mes seringues et m’avance sur le chemin en direction de ma destinée.


Miam est là, seul. Il a sûrement eu vent de mon périple et m’attendait ce sacripant !


**L’affrontement final**


Le combat démarre et je remarque assez vite que je ne fais pas le poids. Hormis ma première attaque avec mes deux dés supplémentaires, mes coups sont quasiment sans effet. Ma victoire se jouera sur mes capacités à empoisonner la bête pour lui infliger des dégâts qui passeront outre sa peau épaisse. Je lance rapidement mes seringues qui n’auront pas l’effet escompté, atteignant seulement le niveau 2. Je savais que j’aurais dû m’entraîner à lancer mes dés comme il le faut ! Cet affrontement risque de ne jamais finir...


Au fur et à mesure de mes échecs, je vois quand même une stratégie possible : lancer une surcharge qui lui fera perdre 4 points de vie d’un seul coup. Problème : je n’ai toujours par le consommable m’autorisant à la lancer...


Heureusement, ma chance légendaire aidant, les os s’accumulent dans mon plan B. Je fais le dos rond, lançant uniquement des boucliers en plus de mes capacités afin de parer autant de coups que possible le temps d’atteindre l’objectif fixé. J’ai dépassé la manche 6 du combat. A ce stade, les protagonistes encore en vie perdent 1 point de vie au début de leur tour. Mais Miam et Sparadoc regagnent un point de vie également, donc le statu quo perdure quelque peu. Vient enfin le moment tant attendu : la surcharge est prête à être lancée. Je ferme un œil et serre les fesses au moment de lancer ma technique. Je vois alors Miam se raidir, trembler et tomber à la renverse. Il n’est plus ! Victoire !


**Heureux qui comme Ulysse...**


La larme à l’œil, je regarde cet espace de désolation face à moi. Des jetons à perte de vue, et des dés dans tous les coins ! Ces longs combats m’ont épuisé nerveusement. Non, je n’étais visiblement pas prêt. Pourtant, cela me rappelle très fortement ces j-rpg de mon adolescence. Quand je passais des heures à visiter les champs de Secret of Mana ou Final Fantasy pour accumuler de l’expérience avant d’aller défier un gros boss. C’est tout à fait de ça dont il est question ici. De même que les combats interminables où il faut encaisser et subir encore et encore, en attendant le bon moment pour lâcher un sort, un coup ou une invocation qui lui sera fatal. Il est 23 heures désormais, ce court voyage aura duré 1 heure et demi environ. Il est temps de ranger et d’aller rejoindre Morphée pour me remettre de mes émotions !


-------------------------------------------------------------------------------------------------


Si vous avez survécu à la partie immersion et êtes intéressés par un avis plus détaillé, lisez la suite...


**Mais alors, j'en pense quoi après plusieurs parties ?**


Commençons peut être par les aspects négatifs, qui ne le seront peut être pas pour tous les joueurs qui mettront les mains sur les jetons.

- Ceux qui s'attendent à un jeu d'exploration de donjons seront déçus. Si le pitch peut être trompeur, nous sommes ici face à un jeu de stratégie où l'issue de chaque combat sera liée à vos capacités à faire les bons choix. Le tout saupoudré du hasard des dés. Les combats peuvent avoir tendance à s'éterniser et perdre pour un lancer raté (si tant est qu'on puisse réussir ou rater...) peut s'avérer frustrant.

- La longueur des combats est aussi à prendre en compte. Avec un seul Gearlock en jeu, j'ai trouvé ça acceptable mais avec deux ou trois, le nombre d'ennemis à abattre sur la table augmentant considérablement, cela peut sembler parfois durer des plombes. Loin du côté bête et rapide de la plupart des Dungeon Crawlers où la décision se fait en quelques lancers. C'est loin d'être désagréable toutefois, mais cela ne s'adresse pas à tous les types de joueurs.

- La difficulté est... haute ! Too Many Bones est un jeu qui vous veut du mal. Il faudra accepter que chaque journée sera un marathon dont l'issue n'est jamais garantie, aussi bien préparé que vous le soyez. Les Kobold, Troll, Dragon et autres bestioles savent se défendre et vous rendre la vie très désagréable.

- Les règles sont touffues et il vous faudra plusieurs parties pour être à l'aise et être certain de ne pas oublier une étape, en votre faveur ou votre défaveur. Sur une première, les retours aux règles, globales ou spécifiques à votre Gearlock seront (très) fréquents. Bon courage pour comprendre également comment ouvrir les butins spéciaux à la première lecture. Même encore aujourd'hui, j'ai des doutes !!

- Enfin, aussi beau soit-il, la manipulation des jetons peut s'avérer parfois redondante et lourde. Cela ne m'a pas dérangé personnellement. J'ai apprécié le contact avec le matériel, que ça soit les dés ou les chips. Mais il faut avouer que l'on passe pas mal de temps à enlever ou rajouter des jetons "point de vie" aux personnages, amis ou ennemis. Si cela contribue au plaisir pour certains, cela rallonge également la durée de partie.


Si après tous ces points, vous vous demandez "mais alors, pourquoi y jouer ?" et vous êtes toujours disposé à entendre des arguments positifs, voici ce que j'en ai ressorti :

- TMB est une vraie aventure narrative. Du moins, je l'ai ressenti ainsi. J'ai pris (et je prends encore) un plaisir dingue à découvrir ces cartes agrémentant mon voyage, m'imposant une mise en place des rencontres. Je l'ai écrit plus haut mais ça m'a hautement rappelé les J-RPG des années 90-2000, sur Super Nintendo ou sur la Playstation première du nom. On se ballade, on découvre, on combat, on gagne trésors et expérience en sachant qu'à un moment donné, on tombera sur un boss et qu'il faudra être bien préparé.

- L'expérience promise par les combinaisons des Gearlocks est assez dingue. Si en solo, on peut tout à fait jouer un seul personnage, il semble évident que le jeu prend plus d'ampleurs à deux joueurs (ou plus si le temps n'est pas un problème), ou en manipulant deux aventuriers. Associer Capitank avec Atomik ou Sparadoc avec Furax promet des combats plus stratégiques, où il faudra gérer des attaques en mêlée ou à distance, la protection ou le soin, l'attaque à outrance ou les moments de répits. En considérant les extensions qui promettent pas mal de contenu additionnel, en boss, vilains à rencontrer et personnages jouables supplémentaires, une vie ne sera peut être pas suffisante pour en venir à bout si vous faites partie de ces ludistes avec des jeux se comptant par dizaines (ou centaines) sur les étagères.

- Le matériel est à la hauteur des espérances. C'est un pur plaisir coupable de joueur que de se retrouver avec une table complètement inondée de jetons, dés, tapis, rappels de règles, etc... Mes yeux ne savaient parfois plus ou donner de la tête mais on ressort avec la sensation que oui, derrière le budget conséquent que représente la boîte, le contenu semble en adéquation avec le prix.


La liste des points positifs semblent plus courte mais l'expérience en vaut la peine et compense largement les petits désagréments qui existent.

**Conclusion**

Cela serait à refaire, je plongerais à nouveau sans hésitation dans le monde de Too Many Bones. A cette heure-ci, Undertow est déjà dans mon panier, et j'hésite encore à faire all-in pour avoir la totale. Mais celle-ci a un prix !

Pour ceux qui hésitent encore, sachez que outre l'investissement financier, TMB en demande également au niveau du temps. Si celui-ci vous fait toujours un peu peur par sa difficulté annoncée, soyez peut-être encore un peu patient : Une campagne de financement participatif de CTG (et toujours soutenue par Lucky Duck Games pour la VF) arrive prochainement pour le jeu "The Elder Scrolls". Inspiré du système de combat de Too Many Bones, celui-ci promet une expérience simplifiée qui saura peut être toucher un public encore plus large ! J'en serai également vraisemblablement ! Bon jeu à tous !


jujuOB

75 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page